Apprendre à voler

Un rêve d'enfant

Depuis toujours, les oiseaux me fascinent. Leurs chants m’envoûtent et contempler leur vol est un spectacle qui peut me captiver pendant des heures. Leur élégance symbolise pour moi la liberté et la fluidité. Il y a quelque chose de magique dans leur capacité à voler, peut-être parce que nous, les humains, ne possédons pas cette aptitude, ce qui rend cet exploit d’autant plus impressionnant.

Enfant, je me prenais pour un oiseau en courant et en écartant mes bras, je rêvais de volais comme eux. Adolescent, j’ai réalisé que je n’avais pas peur du vide, au contraire, j’ai toujours aimé ressentir cette sensation dans le ventre et voir le vide en dessous de mes pieds. Bizarrement, le vide m’a toujours donné envie de sauter. Adulte, j’ai réalisé que mon rêve d’enfant était réalisé par d’autres adultes.

 

Ma premère experience de vol

Lors d’un séjour en Suisse, j’ai eu le privilège de réaliser mes deux premiers vols en parapente accompagné d’un moniteur. Ce fut une expérience incroyable, voler au-dessus des Alpes avec la vue sur le Mont Blanc, c’est quelque chose qu’on ne peut pas oublier.

Dès le premier instant, le calme et le silence qui régnaient en altitude m’ont séduit. Le moniteur m’a laissé prendre les commandes de l’aile ; j’ai eu l’impression de toucher du doigt mon rêve d’enfant. La sensation de stabilité et de contrôle que j’ai ressentie en manipulant les manettes m’a agréablement surpris. Le moniteur, voyant mon enthousiasme, m’a laissé manœuvrer pendant la moitié du vol, et je lui en suis sincèrement reconnaissant. C’est certainement grâce à ce moment privilégié que j’ai pris la décision de voler en solo quelques années plus tard. Ce moniteur a su nourrir mon rêve d’enfant et m’a démontré que voler en solitaire était parfaitement réalisable.

Cette première sensation de voler comme un oiseau est inoubliable. Je réalise aussi que ça n’a pas l’air si dur que ça.

Un rêve à porter de main

 

Lors de mon séjour à La Réunion, je me suis rapidement rendu compte qu’autour de Saint-Leu, il y avait beaucoup de parapentes qui volaient. Chaque jour, je voyais les ailes colorées tourbillonner dans le ciel. En me renseignant un peu, j’ai découvert qu’il y avait de nombreuses écoles de parapente, car l’île était un endroit idéal pour débuter dans ce sport. J’ai été agréablement surpris par les prix peu élevés, certainement dus à la concurrence, mais aussi par la rapidité de la formation. Je réalise que mon rêve de voler seul dans le ciel est à porter de main.

J’ai décidé de faire confiance à Bourbon Parapente pour un montant de 320 euros. Après seulement deux après-midis de formation, les élèves étaient autorisés à faire leur premier grand vol en solitaire. En tout, seulement huit ou neuf heures de formation étaient nécessaires pour se familiariser avec le matériel, les gestes et quelques notions météorologiques. Autant dire qu’il était difficile de se sentir prêt à faire le grand vol solo après si peu de temps.

Pendant ces deux après-midis, nous nous entraînions à courir avec la voile sur une pente école qui n’était pas assez pentue pour décoller, mais où nous pouvions faire de petits bonds de 2 ou 3 mètres, semblables à des mini-décollages et mini-atterrissages. Comme on peut le voir sur la vidéo suivante.

 

Ne pas sombrer dans le doute

Je n’étais pas trop rassuré à l’idée de me retrouver seul là-haut avec une formation si courte. Même si les moniteurs étaient présents à la radio, nous étions les seuls aux commandes du décollage jusqu’à l’atterrissage. Les professeurs m’ont dit que ça irait, que les voiles débutantes étaient conçues pour voler et que les risques étaient très faibles lorsque les conditions étaient bonnes, ce qui m’a rassuré. J’ai pensé que si cette formule était proposée, cela signifiait que c’était faisable. Les écoles n’avaient aucun intérêt à mettre leurs élèves en difficulté. Malgré tout, le doute restait présent.

À la fin des deux après-midis, je ressentais une grande hésitation quant à la décision de faire mon premier grand vol en solo le lendemain. Je ne me sentais pas vraiment prêt, et le début de la vidéo ci-dessous le confirmait. C’était un rêve qui me faisait plus peur que ce que j’avais imaginé étant enfant. Les professeurs m’ont assuré que j’avais le niveau nécessaire, et encouragé par eux, j’ai finalement pris la décision de me lancer le lendemain, malgré mes appréhensions.

Le doute tout comme la peur peuvent être des alliés comme des ennemis. Il est normal de douter, mais il ne faut pas sombrer dans le doute et la peur, sinon on reste paralysé. Accomplir ses rêves devient alors une mission impossible.

Le jour J

Le jour J, la pression est palpable. Je n’ai presque pas dormi, passant la nuit à envisager le moment où je me retrouverai seul dans le ciel. J’essaie de me rassurer en visualisant la réussite de mon vol. Arrivé au centre à six heures du matin pour le premier briefing, mes mains sont moites, mais étrangement, je suis plutôt détendu, enfin moins stressé que la veille.

Nous effectuons un test de matériel, inspectons la piste d’atterrissage, prenons nos repères et analysons les conditions météorologiques. Ensuite, nous nous rendons sur la piste de décollage. Les conditions ne sont pas idéales, le vent souffle un peu fort, et il risque de s’intensifié au fil de la matinée. Ce n’est pas très rassurant pour un premier vol, mais je décide de faire confiance à mon moniteur : s’il pense que nous pouvons partir, alors ça devrait aller. Le stress est à son comble, entre l’excitation de réaliser un rêve et la peur de l’accident.

Après avoir vérifié une dizaine de fois que tout est en ordre, c’est à mon tour de décoller. Je prends une grande inspiration, attendant que les rafales de vent se calment, puis je me lance. Je cours, essayant de mettre en pratique ce que j’ai appris la veille. Soudain, mes pieds ne touchent plus le sol, je vole, je m’assois dans le siège et j’essaie de profiter.

Lors de mon premier vol en parapente en Suisse avec le moniteur, tout m’avais semblé super stable et facile. Mais là, ce n’est pas du tout la même chose. J’ai l’impression que ça bouge dans tous les sens, je sens les bulles d’air chaud qui tapent sous la voile, comme dans un avion en pleine turbulence. Je ne me sens pas forcément en sécurité, surtout quand je regarde mes jambes qui pendent dans le vide et le tout petit siège en nylon sur lequel je suis assis, tracté par une voile, relié par des cordelettes à peine plus grosse que du fil de pêche. Je me dis que je suis un peu fou. Pourquoi je me mets dans des situations pareilles ?

 

Un rêve devenu réalité !

Quelques minutes plus tard, le stress retombe et je commence à apprécier le vol. Je m’habitue aux effets des petits coups de vent et des mouvements d’air, je prends le temps d’admirer le paysage. J’arrive au-dessus de l’eau, c’est magnifique. Mais déjà, le moment de l’atterrissage approche, et avec lui, le stress remonte. C’est là que les risques sont les plus élevés, les accidents les plus probables. J’écoute attentivement les consignes du moniteur à la radio et les suis à la lettre. J’atterris en douceur, tout le stress retombe et la joie m’envahit. Je viens de prendre un shot d’adrénaline énorme, et ma première pensée en atterrissant est de remonter pour faire un deuxième saut.

Au total, j’ai fait une quinzaine de vols en solo, ce qui m’a permis de valider mon BPI (Brevet de Pilote Initiateur). Cela me permet de voler en autonomie sur un site connu. Les émotions vécues sont tellement fortes que ces souvenirs resteront gravés à jamais. C’est aussi un moment de partage super agréable. Car 99 % des professeurs de parapente sont des personnes hyper simples, détendues et super cool. Tout comme les élèves avec qui j’ai passé mon BPI, beaucoup sont devenus des potes. D’ailleurs, ce site internet a été créé par Franck, qui est rapidement devenu un ami après quelques vols. Voici son site si jamais il y a en qui ont besoin de web designer vous ne serez pas déçu Accueil – Artisan du digital (artisan-digital-conceptionweb.fr)

Le parapente toue une philosophie de vie :

Tu vas où tes yeux se posent !

  1. La direction est définie par le regard. Quelques mois auparavant, mon moniteur de kitesurf à Dakhla m’avait partagé la même idée : ‘Tu vas là où tes yeux se posent. Si tes yeux se tournent vers la droite, alors ta tête suit, cela entraînant les épaules, puis légèrement le bassin. Ainsi, notre direction est déterminée par notre regard. Cette phrase résonne en moi avec une force particulière, car c’est la deuxième fois en peu de temps que j’entends ce principe fondamental, et je réalise qu’il s’applique également dans nos vies.

    Nos trajectoires de vie sont souvent définies par ce que nous visualisons. En parapente, le meilleur moyen d’éviter un obstacle est de ne pas le fixer. Il est crucial de le repérer, mais ne pas s’y accrocher, sinon on risque inévitablement de s’y diriger dessus. Dans la vie, c’est pareil : nous avons le choix entre nous focaliser sur les obstacles et rendre tout difficile, ou bien nous concentrer sur les aspects positifs. Si nous gardons nos objectifs en vue, nous finissons toujours par les atteindre.

    En fin de compte, c’est nous qui décidons où poser nos yeux et ce que nous voulons voir. Nous pouvons choisir de regarder les médias qui ne diffusent que les pires nouvelles mondiales et sombrer dans la déprime, ou bien regarder les événements positifs qui se déroulent autour de nous. Choisir sa direction de vie c’est choisir où l’on veut regarder. Au final c’est nous qui choisissons de regarder les solutions ou les problèmes. Si on se concentre sur les problèmes on en attire d’autres, idem pour les solutions.

  2. Conclusion ne perdez jamais de vue l’endroit où vous voulez aller et un jour vous y arriverez. Car la où l’esprit se pose, le chemin se révèle !

Rien ne sert de lutter !

Inutile de lutter contre le vent, ou contre la nature en général. Être à la merci des éléments nous rappelle notre humble place en tant qu’êtres humains, pas des dominateurs de la nature, mais des individus susceptibles d’en être victimes. Il est courant, surtout pour les hommes remplis d’égo, de vouloir résister lorsque le vent nous tire, c’est un réflexe classique. Notre cerveau pense bizarrement qu’on peut tirer plus fort Cependant, nous ne sommes pas plus forts que le vent, et plus nous essayons de lutter, plus nous augmentons sa force car l’aile s’ouvre encore plus et on augmente la surface frappée par le vent.

Cette leçon s’applique également dans d’autres aspects de la vie. Inutile de lutter contre les choses que nous ne pouvons pas changer. Il est préférable d’accepter les choses telles qu’elles sont plutôt que de se battre pour une cause perdue. Il est plus sage de se déplacer dans le sens du vent et d’apprendre à jouer avec lui plutôt que de gaspiller notre énergie à lutter contre lui.

Dans l’eau, la même leçon s’applique. Le meilleur moyen de se noyer est de lutter contre le courant. Si nous paniquons et nous débattons, nous avons beaucoup plus de chances de mourir que si nous restons calmes et accompagnons le mouvement de l’eau.

Accepter et s’adapter aux circonstances nous permet souvent de surmonter les défis avec plus de fluidité et de sagesse.

« La sagesse consiste à apprendre à danser avec le vent plutôt que de combattre les tempêtes » Anonyme.


Lire l'invisible

J’ai été profondément impressionné par les compétences des moniteurs, leur capacité à lire le ciel, à déchiffrer l’invisible. Cela m’a véritablement fasciné. Ils sont capables de voir le vent là où nous ne percevons que des signes indirects. En observant l’écume au loin, les vagues, la formation des nuages, le type de nuages, ils parviennent à déterminer comment le vent se déplace, à quelle vitesse. Ils anticipent les mouvements des masses d’air là où nous ne voyons que du vide, ou de la transparence.

Apprendre à lire l’invisible, à comprendre le vent, nous connecte d’avantage à la nature. Cela nous apprend à la respecter et à en saisir la complexité. Qu’est-ce qui crée le vent ? Pourquoi certains endroits en sont-ils plus affectés que d’autres ? Comment se forment les ouragans ? Que signifie la création d’un cumulus ou d’un stratus en termes de masse d’air? Comprendre le vent et son rôle, c’est prendre conscience de son importance.

En effet, le vent ne se contente pas de redistribuer la chaleur à travers la planète, régulant ainsi les températures et les climats régionaux. Il joue également un rôle crucial dans la pollinisation des plantes,la reproduction et la diversité génétique des espèces végétales. Il agit comme un agent d’érosion naturel, transportant des particules de sol et de sable sur de longues distances, ce qui influence la formation des paysages et des écosystèmes.

« Chaque rafale de vent est un rappel de notre lien avec la terre. En comprenant ses mouvement, nous comprenons aussi notre place dans le grand schéma de la vie » Anonyme.

 

Paragliding over the ocean and treetops while golden sunset

conseils

    • Ne jamais perdre de vue ses rêves d’enfant.
    • Ne pas avoir peur de se lancer dans le vide.
    • Choisir des moniteurs compétents en qui on a confiance et qui sont rassurants.
    • Prendre le temps pour se décider.
    • se préparer mentalement, faire un travail de visualisation.
    • Échanger, discuter avec des pilotes expérimentés.

      

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