Un tour d'Europe en camping-car

Un pari fou !

Pour ma dernière année universitaire avec un ami, on se lance un pari fou, si on valide notre licence, on part faire le tour de l’Europe pour une année.
En juin 2012, on valide tous deux notre licence, moi en économie lui en droit. Nous passerons tout l’été à travailler pour économiser un peu d’argent avant notre départ.

En septembre, on tombe sur une occasion incroyable, un camping-car à 500 euros. Ce camion que nous avons baptisé « Tank Master » représente à lui seul l’esprit d’aventure et de débrouillardise qui allait caractériser notre périple. 

Année 1987, sans eau, ni électricité, quand il y avait du vent, on pouvait le sentir depuis l’intérieur mais il y a deux lits et une gazinière pour cuisiner. On se dit qu’on n’a pas besoin de grand-chose et puis si on peut dormir et manger, ça devrait aller. 

Les deux premiers garagistes à qui nous avons amené le camion nous rient au nez. Quand on leur racontait notre projet de tour d’Europe ils nous disaient que si on arrivait à quitter la France, ce serait déjà un exploit.

On a bricolé ce qu’on a pu malgré notre inexpérience totale en mécanique, un peu d’antirouille, un coup de peinture et hop nous voilà sur la route de notre rêve.
On est parti avec la peur que le camping car nous lâche, on est rentré  un an plus tard surpris, avec 14 000 km de plus au compteur.  le Tank Master est de retour à la maison, il a accompli sa mission avec brio, contre toute attente.

Au total nous avons traversé les 13 pays  suivant dans l’ordre de passage : France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, République Tchèque, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Croatie, Slovénie, Italie, Malte, Espagne, France.

On est tombé une fois en panne sur l’autoroute hollandaise, le câble de l’accélérateur a cassé deux ou trois fois, quelques problèmes de démarrage, mais dans l’ensemble rien de grave.
On n’a jamais pu dépasser les 96 km/h, mais au moins, on a eu le temps de voir le paysage défiler.

Nous avons fait le tour d’Europe sans GPS uniquement avec une carte routière.
On ne s’est jamais perdu, et ce fut la première leçon. Quand on ne sait pas où l’on va, il est impossible de se perdre !!

On avait prévu des arrêts dans les capitales de chaque pays mais la majorité du temps, on se laissait guider par notre intuition et par les recommandations des locaux.

 
le tank meister en Slovénie

L'adaptation et le partage

Pour rester dans l’authenticité, nous avions choisi de faire l’hiver dans les pays du Nord et l’été dans les pays du Sud.

Je ne pensais pas que l’on puisse s’adapter au froid aussi bien, l’isolation dans le camion était inexistante. Il n’est pas rare de voir le thermomètre afficher des températures entre -5° et – 10° à l’intérieur du camion.
On kiffait tellement notre vie que cela nous paraissait comme une petite contrainte que l’on prenait à la rigolade.
Je pense que ce fut notre force, d’accepter nos contraintes avec le sourire. Quand on est face à un problème et qu’on ne peut pas le changer alors l’accepter avec bonne humeur et la meilleure chose à faire.

Beaucoup de gens étaient intrigués par ce gros camping-car et venaient à notre rencontre, certains nous invitaient chez eux pour nous offrir un peu de confort et d’autres étaient invité chez nous dans notre maison roulante. 
L’absence d’électricité nous poussait à utiliser beaucoup de bougies dès que la nuit tombait, ce qui donnait un petit effet cosy et chaleureux.

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La confiance et la liberté

On a fait des rencontres incroyables tout au long du voyage. La première chose qui me surprend, c’est que peu importe le pays, les gens sont toujours prêts à nous aider ou à rendre service.

Quand on est jeune, on nous apprend à se méfier des autres, surtout des étrangers, et d’un coup, je me rends compte que des inconnus me rendent des services que certaines personnes que je connais ne me donneraient pas.
Ce trip m’a donné confiance en l’humanité et m’a ouvert les yeux sûrs beaucoup de chose.

C’est un voyage qui m’a également donné confiance en moi-même. Car on surmonte nos peurs en allant vers les gens qui ne parlent pas notre langue. On est obligé  de prendre des initiatives pour aller de l’avant.

Quand on s’ouvre au monde, on ouvre une porte vers soi-même, on se donne la chance de se connaître un peu mieux. En faisant face à l’inconnu, on se forge des expériences personnelles, on crée des opportunités, on vit l’aventure pleinement.

Pendant cette année, on découvre ce que le mot liberté signifie, on va où l’on veut et on y reste autant de temps que l’on veut. Si l’on veut dormir à côté d’un lac, dans une forêt, ou sur le parking d’une boite de nuit, tout est possible.

Ce trip m’a donné goût à l’aventure, chaque jour de nouvelles péripéties s’offre à nous, on accepte l’inconfort de l’incertitude, ce qui nous permet d’explorer différents horizons. 

Conseils :

Coup de cœur pour Barcelone et Berlin : ce sont deux villes de caractères qui nous ont séduites, car elles partagent une scène culturelle riche, une vie nocturne animée, une atmosphère créative qui attire les artistes du monde entier, et elles représentent aussi un esprit alternatif très vivant et présent.

Road trip est pour moi l’un des meilleurs moyens de voyager ; l’un des plus agréables aussi, car il donne de la flexibilité, du confort et permet de goûter à la liberté. Admirer le coucher du soleil depuis son lit, se réveiller face à la plage le matin, s’endormir face à la montagne le soir, cela n’a pas de prix.

Les trois principales dépenses d’un voyageur sont : logement, transport, nourriture. Un camping-car ou van aménagé réunit ces trois options au meilleur prix du marché et permet donc de faire des économies considérables. Le logement ne coûte rien, la nourriture revient moins cher que de manger au restaurant tous les jours et le transport, il suffit de mettre de l’essence. Donc c’est un investissement de départ conséquent, mais qui peut vite être rentabilisé.

De plus, si le camping-car ou van est bien aménagé, il n’y a pas une énorme perte de confort. On peut amener avec nous beaucoup plus de choses que si on partait en sac à dos, ce qui rend le voyage encore plus agréable. On est comme à la maison, mais sur la route, donc c’est plutôt cool.